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Hyperconnexion : un mal très répandu

Publié dans CFDT MAGAZINE N°495 – Juillet/Août 2023 – Rédigé par Sabine Izard

Avec le développement du numérique, nous sommes en état de connexion quasi permanente, disponibles à tout moment pour recevoir messages, alertes et notifications en tout genre. Cette situation s’est accentuée avec la massification du télétravail et des modes de travail hybride qui multiplient les canaux d’information et d’échanges.

L’hyperconnexion c’est quoi ?

On parle d’hyperconnexion au travail lorsque le salarié est en contact permanent avec son environnement professionnel et qu’il ne parvient pas à dissocier sont temps personnel de son temps de travail. Il peut alors répondre à des demandes professionnelles au beau milieu d’un repas de famille, voire solliciter ses collègues ou son employeur hors de ses horaires de travail. Selon le dernier rapport de l’Observatoire de l’infobésité et de la collaboration numérique (OICN), seuls 83% des emails sont échangés entre 9h et 18h. Le salarié est également confronté à un zapping permanent entre les différents canaux de communication (téléphone, email, visio, etc …). Aujourd’hui, 70% des salariés interrompent leur tâches quand surgit une notification. Hors, il faut au moins 30 minutes sont interruption pour le cerveau soit au maximum de ses capacités.

À défaut, les efforts de concentration multiples génèrent un sentiment de densification du travail et une fatigue cognitive importante.

Quels sont les risques pour la santé ?

Cette massification de l’utilisation des outils numériques au travail peut améliorer la communication et la collaboration entre les employés, et permettre une réponse plus rapide aux demandes clients et des partenaires commerciaux, mais non régulée, elle peut aussi engendrer une perte de concentration, une diminution de la productivité, une augmentation de l’anxiété et du stress, et même une surcharge cognitive où la capacité du cerveau à traiter l’information est limitée.

Dans les cas les plus sévère, le salarié peut présenter des signes de dépression renforcés par la perception d’un décalage entre les efforts consentis et un manque de considération hiérarchique. Ces symptômes dépressifs peuvent conduire à des comportements additifs voire à un burnout.

Quels sont les bonnes pratiques ?

Les entreprises doivent établir des politiques claires d’utilisation des outils numériques. Dans ce cadre, le droit à la déconnexion – consacré par l’article L2242-17 du Code du travail, lequel permet aux salariés de se déconnecter en dehors de leur temps de travail – doit aussi être l’occasion pour l’entreprise de repenser son organisation du travail.

Par exemple, pour lutter contre l’hyperconnexion l’OICN recommande d’établir une répartition femmes/hommes des habitudes de reconnexion pour mieux équilibrer les temps de vie ou encore de créer des espaces de dialogue afin de travailler sur les rythmes d’équipe. L’entreprise peut également encourager l’emploi des fonctionnalités d’envoi différé de messages et mesurer leur utilisation réelle.

S’agissant de la pénibilité numérique (volume d’emails envoyés et reçus), l’OICN conseille de mener une évaluation par poste de travail et de mettre en place une plan de prévention préconisant des seuils par équipe. L’entreprise peut aussi accompagner les métiers les plus exposés.

Enfin, en vue d’améliorer le travail en mode hybride, l’OICN encourage l’utilisation d’outils collaboratifs pour les projets les plus complexes. Il considère que l’email est peu adapté à la communication collaborative et générateur de beaucoup de bruit numérique. Ainsi, lorsqu’un échange dépasse les 3 réponses, la conversation directe (téléphone, chat, etc) doit être privilégiée.

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